Il y a de ces idées parfois… Prenez le sujet du jour par exemple : un film Barbie, avec des acteurs en chair et en os. Une actrice en chair et en os en l’occurrence, Margot Robbie, pour incarner l’égérie de plusieurs générations de petites filles. Typiquement le projet casse-gueule par excellence. Que raconter ? Comment le filmer ? Pour quoi faire ? Pourquoi les gens se déplaceraient-ils en salle pour voir un long-métrage sur une poupée  ? Les défis étaient nombreux.
Sa sortie en salle fut un petit événement en soi (le phénomène Barbenheimer, on reviendra sur «l’autre» la prochaine fois) et couronnée d’un véritable succès, au point d’en faire LE film de l’été, devant d’autres noms pourtant prestigieux.

Toutefois les retours des professionnels de la critique et les avis des spectateurs s’étalèrent sur un large spectre, allant du «C’est de la propagande dégueulasse !» au «C’est absolument énorme !». Drôle de situation due au caractère et à la manière d’appréhender le film propre à chaque individu. Pour les besoins de cet humble papier, il était impossible pour moi de résumer tout cela d’un seul « Point de Vue », et c’est donc non pas un avis que je vais donner mais trois, avec pour chacun d’entre eux une perception très différente du pourtant même métrage.

Au fait, comment va votre sens de l’humour en ce moment ?


 

Critique 1er degré : Une Daube Nauséabonde

Une horreur. Consternant de crétinerie. Je n’ai jamais vu une telle idiotie sur grand écran. C’est véritablement bête à bouffer du foin, à un point à peine concevable. Comment en est-on arrivé là ?

Barbie, la célèbre poupée, se pose soudainement des questions existentielles et pour y répondre devra se rendre dans le « vrai monde » - le nôtre, ou presque… - afin d’y trouver de quoi combler ses interrogations. Postulat de départ ni meilleur ni pire qu’un autre mais affreusement mis en œuvre. Après une première partie dans l’univers des poupées de chez Mattel (au passage on coche toutes les cases de l’inclusivité) garni de décors rose bonbon devenant vite insupportable, on balance le fameux duo Ken & Barbie à Los Angeles. Soit à peu de chose prêt le même endroit, sans le rose pastel omniprésent.


Il y en a pour tous les goûts...

De là on tombe dans du pur délire sans raison ni sens. Et déjà on ne partait pas de bien haut. L’histoire ne devient qu’une diatribe contre le patriarcat (les femmes sont le bien incarné et les hommes le mal absolu), faisant passer les moindres représentants du sexe masculin pour des abrutis (le conseil d’administration de Mattel, juste incroyable de voir cela, et de surcroît validé par les véritables représentants de ce même conseil ! Mais comment est-ce possible?!). Le vilain gros mot sera d’ailleurs prononcé à l’envie pour bien marteler ce qui est oppressif et malsain dans notre monde bien mal dirigé.

Les scènes s’enchaînent de manière absurde sans réel fil rouge autre que « Les hommes c’est des méchants ! », une idéologie qui gangrène le « scénario » jusqu’à l’overdose. Jusqu’à l’écœurement. Je vous assure qu’il faut le subir par vous-même pour le croire tellement le forçage est massif.
Profondément woke, il faut je pense s’estimer heureux que la « Barbie stéréotypée » - comme elle se présente elle-même - ressemble à son modèle de plastique tant le Hollywood actuel aurait pu la faire jouer par n’importe qui (là pour le coup Mattel a certainement eu son mot à dire). L’entièreté du catalogue des « éveillés » sera passé en revue tout le long du métrage pour un tour complet et exhaustif de cette pensée que l’on qualifiera d’abject pour rester un minimum courtois.


Un certain sens de l'esthétique fidèle à la marque est bien la seule chose à sauver de ce désastre

La réalisation de son côté est passable. Elle ne marquera pas l’histoire du cinéma mais elle fonctionne. C’est au moins ça. Il faut tout de même noter quelques plans en mode « carton » qui font un peu sortir du lot cette soupe à la grimace. Et le monde de Barbie et ses amis faut le reconnaître est d’un point de vue visuel fidèle à la gamme de jouets. On ne doute pas un instant que les ventes vont connaître un certain regain dans les prochaines semaines… Business is Business. Par contre le film à un rythme assez soutenu et ne s’arrête véritablement jamais, sauf pendant la scène niaise comme pas possible du banc. D’ailleurs qui a compris ce passage ? C’est juste lunaire…
La musique est absente du film, du moins elle ne laisse pas la moindre trace dans nos mémoires. Inutile d’en dire plus...


Non mais regardez moi ces dégaines.. et ces tronches complètement perdues...

Le plus sidérant reste quand même le jeu des acteurs. Tout le casting fut sans nul doute dirigé pour jouer de la manière la plus débilitante possible. Ryan Goslin en tête pour lequel on ne peut exprimer qu’une profonde pitié tant le pauvre homme ne semble pas à sa place dans cette stupidité abyssale. Les autres tentent d’être drôles mais ne sont que pathétiques, avec une option « viril débile » bien entendu si vous êtes un mec.
Les séquences chantées sont quant à elles lourdes et ringardes, mais restent correctement chorégraphiées, on est loin cependant des chefs-d’œuvre du genre. Et je n’évoquerai pas les thèmes des chansons ni leurs paroles pour ne pas devenir insultant, mais sachez que cela pourrait me faire exploser de colère rien qu’en l’évoquant. Oui on en est là.

Parvenir jusqu’au générique de fin, après environ 15h47 de film (durée ressentie) fut un chemin de croix. Clairement ce truc ne s’adresse pas DU TOUT à un public masculin, insulté tout du long, à moins d’être un soumis au féminisme le plus crasse. Les femmes normalement constituées trouveront cela au mieux amusant, au pire navrant. Le succès au cinéma de cette horreur cinématographique représente parfaitement notre époque devenue folle et superficielle, pour ne pas dire décadente.

En un mot: Cauchemardesque


Il est où le respect ?

 

Critique 2ème degré: Une Œuvre Militante

Honnêtement, quand je suis entré dans la salle pour voir le film « Barbie », je ne m’attendais pas à ça. Tout au plus j’espérai une aventure acidulée et des images 'PoP', une petite friandise cinématographique sans prétention. Alors quand j’ai compris que le film était tellement plus que cela - à ma grande surprise - j’étais littéralement sous le charme de cette blonde loin d’être écervelée.


Une femme prisonnière des Hommes

Symbole indémodable (et critiquable par bien des aspects) de la femme depuis presque 70 ans maintenant, il était improbable que le film ne véhicule pas un discours féministe fort et ne critique pas la place du sexe soi-disant faible dans la société patriarcale qui régit le monde depuis l’avènement de l’espèce humaine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Mistinguette entame le sujet frontalement ! Car qu’elle soit entourée de Kens tous plus virilistes les uns que les autres et jouant sans cesse à faire le beau pour devenir le « chef de meute » ou bien de petits fonctionnaires binoclards dirigeant l’une des plus grandes entreprises de jouets du monde, Barbie reste clairement la seule figure raisonnable et raisonnée de toute cette ménagerie affligeante débordant de testostérone.
Ici les hommes sont montrés à leur juste valeur : des êtres seulement régis par leur appât du gain, de leur soif de pouvoir et de violence (même si elle est filmée de manière caricaturale pour rester dans un univers « rigolo ») ainsi que de leur envie de conquêtes féminines. Alors oui c’est un peu réducteur mais cela n’en reste pas moins traité sous l’irrésistible couvert de l’humour et c’est super bien amené, jamais méchant pour un sou. On se moque ouvertement des travers du « Mâle » mais ceci pour leur plus grand bien ! Pour leur faire prendre conscience de leurs erreurs systémiques…


Le 'Lourd' dans toute sa splendeur...

Mais l’histoire, sans être un thriller psychologique faut pas pousser, ne se limite pas à cela ! On rencontrera en cours de route une mère et sa fille qui peinent à se réconcilier et qui à travers la rencontre de ‘leur’ Barbie parviendront à retrouver ce lien unique qui unit toutes les femmes, quelle que soit leur génération. D’autres belles images parsèmeront ce voyage extraordinaire de la poupée dans le monde réel, comme cette magnifique séquence du banc avec cette charmante dame âgée. Un instant de pure poésie et de contemplation du monde vu à travers l’émerveillement et la douceur féminine que seule une vraie demoiselle peut percevoir. Un très beau moment un peu hors du temps.

Notre héroïne croisera également quelques autres figures « maternelles » au cours de son périple existentiel et toutes auront la sagesse de lui fournir précieux conseils et autres recommandations bienvenues au milieu de ce monde de brutes. Une figure en particulier que j’ai réellement trouvé marquante, la trop cool et un peu barrée « Barbie Bizarre » interprété par une Kate McKinnon vraiment marrante et parfois… vraiment bizarre (pas pour rien qu’on la surnomme ainsi !).

Les références vont parfois chercher loin, comme ici du côté des sœurs Wachowski

L’histoire s’enchaîne sans temps mort et on n’a pas le temps de s’ennuyer devant ce film qui va à 200 à l’heure. Parfois même un peu trop vite d’ailleurs. On aurait apprécié passer plus de temps à BarbieLand, un environnement incroyable tout de rose vêtu qui retranscrit parfaitement à l’écran tout l’émerveillement de l’univers de la poupée de Mattel. Société qui doit au passage être ravie de toute cette publicité autour de son produit-phare. Business is Business.
Le plus dingue reste les références (parfois hyperpointues) que la réalisatrice a su placer tout le long de l’histoire, comme l’amie enceinte de Barbie (aussi malaisante que la figurine à l’époque) ou celle qui avait la poitrine gonflable quand on lui levait les bras (bien une idée de mecs ça…). Cela peut parfois donner l’impression de consulter un catalogue vivant mais le ton humoristique apporté à l’ensemble fait clairement passer la pilule de ce ‘léger’ forçage commercial.


La Star arrive chez Mattel

Car le point le plus important de ce surprenant long-métrage, au-delà de son humour omniprésent, c’est son message de tolérance envers tou.te.s les opprimé.e.s de la société. Tout d’abord les femmes bien entendu, qui restent le cœur (Ha ! Ha!) du sujet avec cette incroyable séquence où America Ferrara déclame toutes les injustices faites à nos concitoyennes du monde entier (autre temps fort du métrage !) mais aussi des minorités sexuelles LGBT, avec même une sous-lecture évidente sur la transsexualité en ce qui concerne les habitants de BarbieLand, des êtres assignés à des stéréotypes genrés alors même que techniquement ils sont dépourvus d’organes génitaux (c’est clairement dit lors d’une réplique de Barbie). Sublime parallèle qui en défrisera plus d’un (et tant mieux).
Au travers de la fille rebelle - que joue magnifiquement Ariana Greenblatt au passage - on évoquera également les combats nécessaires contre les idéologies fascisantes de la culture consumériste occidentale ou bien les ignobles tentatives d’appropriation culturelles des sempiternels hommes blancs de plus de 50 ans… (toujours les mêmes !).


Un clip aux couleurs du drapeau Transexuel. Sublime message tout en douceur...

J’en terminerai par le plus incroyable, les scènes de comédie musicale. Parce que oui, dans le monde de Barbie, on connaît naturellement des chorégraphies super chiadées qui sur l’écran fonctionnent à merveille. Elles donnent du Pep’s et apportent des respirations à la fois cool et agréable à suivre dans ce récit nerveux aux multiples rebondissements. Certes c’est un poil capillotracté mais ils ont pour intérêt de relancer l’intrigue de manière inattendue, et ce toujours avec cette drôlerie permanente qui ne fait jamais défaut.

En un mot: Génialissime !


Dance Dance Revolution

 

Critique 3ème degré: Une Satire Sociale

J’ai franchement eu un doute.
Franchement.

Le film était-il réellement aussi bas du front ? Aussi peu subtil ? Aussi rentre dedans ?
Féministe à un degré tel que cela en devient aberrant ? Glorifiant la femme, son glamour, ses paillettes tout en ridiculisant les hommes, leurs muscles et leur arrogance ?
Avec son humour absurde qui quoi qu’on en dise fonctionne, le film n’essayerait-il pas de nous vendre une propagande progressiste faite de bons sentiments et de couleurs pastel pour mieux faire passer la pilule de son idéologie politique plus que contestable ?

J’ai franchement eu un doute.
Franchement.


Barbie face aux Bratz Dolls

Et puis est arrivée la scène du réfectoire, où Barbie rencontre une jeune fille d’une quinzaine d’années qu’elle croit être sa propriétaire légitime dans le monde réel. La blonde se présente tout sourire, sans penser une seconde à mal. Et là, sans crier gare, la gamine lui sort un speech improbable sur l’image désastreuse que produit la poupée sur des générations entières de fillettes. Une diatribe interminable sur le paraître, le consumérisme à outrance, le culte de la beauté, bref les reproches habituels que se prend le jouet Barbie depuis belle lurette, rien de nouveau. Et de terminer son laïus par un « Fasciste ! » qui coupe court à la conversation.
C’est à ce moment-là, sur ce mot infamant utilisé désormais sans vergogne, alors que Barbie s’éloigne en larmes, que j’ai compris l’essence du film : c’est un pamphlet.

Tous ceux qui ont pris ce film au premier degré se sont fait avoir.
Tous les autres qui l’ont compris au second se sont fait berner.

Le film Barbie se moque ouvertement de tous ces gens-là dans les grandes largeurs, avec une perfidie et une pertinence rare. Je dirais même avec une intelligence qui confine à de la roublardise de haute volée.
Les conservateurs, les droitards, les wokes, les gauchistes sans oublier le nœud central que constituent les néo-féministes, tous, absolument tous s’en prennent pour leur grade dans ce métrage qui leur tend à tous un piège tellement énorme qu’ils sont tombés dedans les pieds en avant. Et absolument tous - et c’est là l’ironie de la chose - pensent avoir raison de leur point de vue. C’est brillant. Profondément brillant.


Toute la séquence du "réveil des femmes" dans le troisième acte n'est qu'une allégorie du wokisme tournée au ridicule. John Nada en rit encore...

Greta Gerwig, dont je n’avais jamais entendu parler avant ce film, est pour moi une révélation. Une pure cynique qui a parfaitement compris son époque et ses travers. Des travers venus surtout de la Californie, ce n’est pas pour rien que le film se déroule à Los Angeles et que le portail menant à BarbieLand débouche sur Venice Beach. Madame Gerwig use de toutes les politiques absurdes en vogue à L.A. pour clairsemer dans son métrage tous les ingrédients qui vont donner à chacun exactement ce qu’ils veulent y voir.
Ceux que nous allons nommer les conservateurs pour faire simple y trouveront tout ce qu’ils détestent : des hommes stupides, des femmes supérieures mises en avant, une critique délirante du patriarcat, la déconstruction sociale, la mort du couple et j’en passe et des meilleures. Du côté des progressistes, même constat, ils vont y découvrir ce qui leur fera grandement plaisir : le féminisme militant sans complexe, l’inclusivité à foison, une métaphore sur la théorie du genre et tout le foin qui accompagne tout cela.

Et ces deux vérités sont vraies. Incontestablement. Il y a bien tout cela dans le film.

Mais si on creuse encore plus, si on va au-delà de ce « Fasciste ! », on comprend alors la véritable intention de ce métrage bien plus retors qu’il n’y paraît. Poussant à l’extrême - c’est le cas de le dire - l’ensemble de ces idéologies décrites plus haut, il en montre justement toute l’absurdité, tout le délire, toute la folie. Que ce soit le patriarcat ou le féminisme, les deux seront passés au grill de la satire. Au final les gonzesses s’en prennent autant sur la caboche que les mecs, le film ne les glorifie en rien, elles passent constamment soit pour des cruches sans cervelles soit pour des manipulatrices perverses. Je ne vois pas en quoi « Barbie, le film » rend un quelconque hommage à la féminité. Vraiment pas.

Il rend plutôt hommage à la vie, au réel, à cette chose à laquelle Barbie à désormais envie - besoin ! - de se confronter.


La Présidente de BarbieLand et ses conseillères. Vous y voyez une image positive pour plus de femme en politique là-dedans, vous ?

Revenons une dernière fois sur la scène du banc, la scène-clé du film. Sachez au passage que les producteurs ont demandé à ce qu’elle soit coupée du montage final, ce à quoi la réalisatrice aurait répondu « Si on coupe cette scène-là, je ne sais plus de quoi le film parle ». Et c’est bien vrai.

Barbie donc, seule sur un banc dans une rue quelconque de Los Angeles et qui se laisse aller à contempler son environnement. Le vent. Les feuilles dans les arbres. Un parc. Le bruit des enfants qui jouent. Des images de femmes, de mères qui défilent sur l’écran. Un moment de pause que tout à chacun a connu dans sa vie où l’on apprécie tout simplement le moment présent. Où on apprécie La Vie. Un sentiment que jamais la poupée n’avait connu. Elle sort de sa transe et voit une femme âgée assise à ses côtés, qui semble elle aussi appréciée tout simplement ce moment, sans rien demander de plus. Une femme qui contrairement à Barbie a déjà vécue toute sa vie. Avec ses hauts et ses bas. Ses peines et ses joies. C’est le moment du déclic pour la blonde : elle ne veut plus être un pantin de bois, elle veut devenir une vraie petite fille (enfin une vraie femme en l’occurrence). C’est la seule scène importante du film. Tout le reste n’est que folklore et pantalonnade.


Barbie sur un banc

Que ce soit le combat contre le « Patriarcat » que Ken croit d’abord être le fait de pouvoir posséder des chevaux (Mais QUI a pris ce film au premier degré ? Faut vraiment se remettre en question parfois...), la lutte des femmes contre le sexisme ordinaire qui devient un discours d’une lourdeur telle que je ne peux pas croire que l’effet ne soit pas volontaire, la baston générale des Kens à la plage d’un ridicule absolu (et totalement voulu !) étant donné que tout chez eux est en carton-pâte, y compris eux-mêmes ; et que cela se finit en Battle de danse improbable avec ce titre complètement dingo « Just Ken » qui à n’en pas douter va devenir un classique, tout n’est que parodie, exagération, déconnade à prendre pour rien d’autre que cela n’est :

une Farce !

C’est pour cela que le film cartonne, car la majorité des gens - qui ne sont pas extrémistes ni d’un bord ni de l’autre  ni militants- l’ont parfaitement compris ! On est dans la lignée des Hot Shots, des ZAZ, des Alarmes Fatales !

Ce sont des caricatures d’hommes face à des caricatures de femmes, et c’est ça qui est amusant !

 

Cependant le film sait dépasser cela pour être une vraie critique sur la bien-pensance devenue gangrène de nos sociétés, représentée entre autres par cette fameuse morveuse qui traite de fasciste une totale inconnue (oui ce passage m’a marqué, il fut ma clé de compréhension du métrage) et va même jusqu’à prétendre que son père fait de l’appropriation culturelle alors qu’il apprend l’espagnol pour faire plaisir à sa femme hispanique (la fameuse America Ferrara, mère de la morveuse). Encore une fois, c’est bien entendu tourner en totale dérision et encore une fois selon votre tendance et votre degré d’humour vous pourriez le prendre au premier ou au second degré : vous êtes outré par cette réplique ou bien en total accord. Alors qu’en fait elle est là pour se moquer de ces deux réactions en même temps.

En un mot: Machiavélique


Choisis ton camp, Camarade. Mais les deux sont dans l'erreur !

 

 

 

 

Deux petites scènes maintenant sur lesquelles je souhaite revenir, la première car elle est drôle et la seconde car elle met par terre toutes les théories des deux camps.

-> Ken Plage (Ryan Goslin) et son discours sur la considération et la place des hommes dans le monde réel une fois revenu à BarbieLand, avec la réplique sur la montre et le fait qu’on lui ait posé une question («On m’a demandé l’heure !»). Scène culte instantanément. J’ai éclaté de rire trois fois en deux répliques. Trop fort.


Contrairement aux premiers qui voient un homme condamné à rester célibataire et aux seconds qui se réjouissent de sa triste fin, Ken Plage parvient en vérité à s'émanciper de ce couple qu'on lui à imposé afin de trouver sa propre voie "au-delà de la plage", et pourquoi pas rencontrer sa future Barbie bien à lui qui l'acceptera pour ce qu'il est: juste Ken.

-> La toute dernière scène, où Barbie devenue Barbara (son vrai prénom d’ailleurs) à son premier rendez-vous chez le gynécologue. Pourquoi personne ne relève cette dernière réplique ? Pas les Conservateurs car elle casse leur lecture de femme qui se passe des hommes (l’une des raisons de son souhait de devenir humaine ne serait-ce pas justement de découvrir tout cet aspect-là de la vie ? Voir même de devenir mère ?) ni les progressistes car cela casse leur lecture transgenre de l’œuvre (et oui, Barbie est une femme. Une vraie !).


D'idole d'un monde à simple femme du quotidien

Pour finir parlons sérieusement deux minutes en mentionnant Mattel (je vais finir par croire que cet article est sponsorisé par eux tellement j’ai écrit ce nom aujourd’hui !). Surprenant tout d’abord de voir que l’entreprise ait laissé faire un métrage pareil. Et d’autant plus quand on voit comment est représenté le conseil d’administration dans celui-ci. C’est sans nul doute le plus gros défaut du scénario, la cohorte de type en costard ne servant en fait strictement à rien avec en plus à leur tête un Will Ferrel qui fait son numéro habituel dans le rôle du directeur complètement barré. C’était franchement dispensable. Mais la firme va certainement engranger un max de thunes avec ce projet sur lequel personne n’aurait misé un kopeck il y a 6 mois. Car oui le film vient de franchir - croyez-le ou non - la barre symbolique du Milliard de recette dans le monde. Pari risqué mais gagnant. Prise d’un enthousiasme un peu trop franc, la société à dans la foulée annoncé pas moins de 14 films adaptés de leur licences (dont Uno mais plus rien ne m’étonne depuis l’adaptation de la Bataille Navale…). Que voulez-vous, Business is Business.

 

L'Avis d'Amidon, le chat de la maison:

 

Bonus:

Qu'est-ce que je vous disais ? Chacun voit ce qu'il veut y voir...


Allan est le meilleur ami de Ken. Qui en fait n'est pas du tout son ami. Il existe plein de Ken mais un seul Allan. Et il n'est pas du tout gay, c'est le mari de Midge, la fameuse poupée enceinte...